Les Sénoufos : une fascinante ethnie africaine dont l’histoire, la culture culinaire, le mode vestimentaire et les cérémonies traditionnelles révèlent la richesse et la diversité de leur patrimoine. Plongeons dans ce monde captivant et découvrons ce qui rend les Sénoufos si uniques.
HISTOIRE
Les Sénoufos sont un peuple d’agriculteurs et d’artisans qui ont prospéré dans la région de l’Afrique de l’Ouest depuis des siècles. Leur histoire est marquée par une société matrilinéaire, où l’héritage et le statut social sont transmis par la lignée maternelle. Ils sont également connus pour leur architecture traditionnelle, notamment les maisons en banco, construites à partir de terre crue. La religion traditionnelle des Sénoufos est animiste, basée sur le culte des ancêtres et des esprits de la nature. Malgré les changements modernes, les Sénoufos continuent de préserver leur identité culturelle et leur patrimoine.
CUISINE SENOUFO
La cuisine sénoufo est une célébration de la terre et de ses dons. Basée sur des ingrédients locaux tels que le mil, le maïs, les légumes racines et les viandes de brousse, elle offre une palette de saveurs authentiques.
Le kabato
Les plats traditionnels comme le « kabato » (une boule de farine de maïs ou de sorgho) accompagné de sauce graine ou de sauce arachide sont des incontournables.
la sauce tchonron
Ensuite on a une sauce spéciale qui vient de chez les sénoufo nommé la « sauce Tchonron » faites à base de feuilles d’haricot ou des feuilles d’aubergine amer, du poisson fumé sec, de l’arachide en poudre séchée sans la peau, du sel, de la potasse et du piment frais.
Le fonio
Réputée comme une céréale plutôt savoureuse, sa finesse et ses qualités gustatives font fonio un met de choix toujours servi lors de fêtes ou de cérémonies importantes en pays senoufo sous forme de couscous.
La bouillie de mil ou de sorgho
Nous retrouvons également la bouillie de mil ou de Sorgho qui est idéal pour ceux qui cherchent à prendre du poids de manière saine. Elle est non seulement nutritive, mais aussi délicieuse et facile à préparer.
Les repas sont souvent partagés en famille ou lors de festivités communautaires, renforçant les liens sociaux et culturels.
MODE VESTIMENTAIRE
Les vêtements traditionnels sénoufos sont souvent ornés de motifs symboliques qui représentent des éléments de la nature, des ancêtres ou des événements historiques. Les textiles sont teints avec des pigments naturels et les motifs sont généralement réalisés à la main. Les hommes portent souvent des tuniques ou des chemises longues, tandis que les femmes revêtent des boubous aux couleurs éclatantes, souvent rehaussés de perles et de motifs traditionnels. Les accessoires tels que les colliers de perles, les bracelets et les boucles d’oreilles sont également des éléments importants de la tenue sénoufo, ajoutant une touche de couleur et de sophistication.
Cérémonie traditionnelle : Masques, danse & « Poro »
Les cérémonies traditionnelles sénoufos sont l’occasion de célébrer les moments importants de la vie, tels que la naissance, l’initiation à l’âge adulte, le mariage et la mort. Ces événements sont marqués par des rituels religieux, des chants rituels, des sacrifices d’animaux, des danses traditionnelles et des festivités communautaires. Les Sénoufos croient fermement en l’importance de maintenir les traditions ancestrales vivantes, et les cérémonies traditionnelles jouent un rôle essentiel dans la préservation de leur identité culturelle.
Les différents masques utilisés lors de ces festivités :
1 – le masque Kpélié
Le nom « kpélié » signifie « le visage qui saute ». Lorsqu’il est porté par le danseur appelé « nafeere », l’impression est celle d’un visage en mouvement. Les masques Kpélié font référence à un ancêtre, parfois à l’ancêtre primordial ou au dieu féminin. Utilisés lors de diverses occasions :
- Rites initiatiques : À la fin de la deuxième phase initiatique « poro ».
- Fêtes de divertissement : Au début du printemps.
- Funérailles : Portés par les membres de la société secrète « kulibèlè » pour se remémorer le défunt.
2 – Le masque Wambêlê
Le wambêlê est l’un des grands masques du peuple sénoufo. Il est l’un des masques emblématiques du Poro: une société secrète du peuple sénoufo. Il est communément appelé « wanioug ». C’est un masque spécial et à la fois mystérieux composé de deux faces opposées (biface) faisant sortir de la fumée. Selon les significations données par les sages : il s’agit du bien qui affronte le mal, l’avenir fait face au passé, le blanc se mêle au noir. Danse du masque savant, réputé lanceur de maléfiques, les Wambêlês sont des masques protecteurs mais quand ils se sentent offensés, ils peuvent tuer, faire tomber la foudre en d’autres termes maitre du savoir ayant pour ancêtre mythique le caméléon.
Porté par un initié du poro, ce masque apparaît le plus souvent dans les cérémonies funéraires et les occasions spéciales.
Le boloye : la danse des « hommes-panthères »
La danse du boloye comprend des acrobaties et les pas de danse ont des significations particulières que les initiés comprennent. Pour être danseur du boloye, il faut être un initié. La danse est pratiquée lors des funérailles mais aussi dans les cérémonies de réjouissance tout en conservant son caractère sacré. Notons que sur la photo de la page de couverture, ce sont des danseurs du boloye. Cette danse possède des pouvoirs mystiques.
Le Poro : L’évènement le plus important dans la vie du jeune senoufo
L’initiation à l’âge adulte chez les Sénoufos est une étape importante de la vie, marquée par des rituels complexes et des enseignements traditionnels. Cette cérémonie, appelée « Poro » chez les Sénoufos, est réservée aux jeunes hommes et représente leur passage de l’enfance à l’âge adulte, ainsi que leur intégration dans la société adulte.
Le Poro est une institution sociale, politique et religieuse qui joue un rôle central dans la vie des Sénoufos. Il est dirigé par des initiés plus âgés, appelés « Porow », qui détiennent un savoir ésotérique et sont chargés d’enseigner aux jeunes initiés les valeurs morales, les compétences pratiques et les connaissances spirituelles nécessaires pour devenir des membres responsables de la communauté.
L’initiation au « poro » se déroule en trois (3) générations sur une durée de 7 ans. Chaque étape regroupe des actes rituels ponctuels de passage qui augure une preuve de maturité. C’est un long processus qui se décline comme suit :
- Le kouord : cette étape est dite « pré-nubile » car elle a lieu durant la période de l’adolescence. L’initié a à sa charge certaines corvées et apprend les bases du vocabulaire lié au « poro ». Il acquiert en somme les bases de la vie communautaire.
- Le Tcholo : amène l’initié à philosopher. Durant cette étape, l’on lui révèle bon nombre de secrets qu’il n’aurait pas pu cerner auparavant, notamment des secrets sur la théologie, la philosophie et la vie en communauté.
- Le kaffono : le stade de la connaissance suprême et permet l’intégration au cercle restreint des initiés masqués (boloye, wambêlê…)
Les jeunes initiés apprennent des chants, des danses, des proverbes et des coutumes ancestrales, tout en étant soumis à des tests de courage et d’endurance. Ils sont également initiés aux secrets du Poro, y compris les pratiques religieuses et les codes de conduite de la société sénoufo. À la fin de la période d’initiation, les jeunes hommes sont considérés comme des adultes à part entière et sont autorisés à participer aux affaires politiques et sociales de la communauté. Leur passage réussi à travers le Poro est un signe de respect et de reconnaissance au sein de la société sénoufo, et ils sont désormais responsables de transmettre les enseignements du Poro aux générations futures.
Nous espérons que cet article vous ait plu et permis de connaitre le peuple senoufo en profondeur, nous vous disons « Wapié » qui signifie à bientôt.
SOURCES :
https://rezoivoire.net/ivoire/patrimoine/2151/lensemble-ethnique-senoufo.html
https://storymaps.arcgis.com/stories/72c93f14e73341f5809f30b3040e0a2d
https://www.ouras.net/connaissez-danse-boloye-peuple-senoufo-de-cote-divoire/
https://voiedefemme.net/loisir-et-culture/le-poro-lecole-de-la-vie-en-pays-senoufo/
DAMBÉ COLLON 